Présentation

Qu’est-ce que le projet Manart ?

Manart est un projet fondé en 2012 autour de la base de données du même nom sur les MANifestes ARTistiques et littéraires. La base recensait au départ les manifestes produits au XXe siècle dans tous les domaines de la création et, dans une perspective comparatiste et internationale, dans le monde entier. Elle s’est depuis ouverte au XXIe siècle. La richesse d’information rassemblée pour chaque manifeste autorise des questionnements qui souhaitent contribuer à élargir et à nuancer les perspectives d’analyse du manifeste comme genre. Reposant sur le principe d’alimentation collaborative, Manart s’offre comme une plateforme de recherche ouverte et internationale autour du phénomène manifestaire et, plus largement, en histoire, théorie et sociologie des arts et des lettres.

Comment et pour faire quoi ?

Pour chaque manifeste recensé, sont renseignées des informations de nature descriptive (le titre en langue originale et en traduction anglaise, le nom du ou des signataires, du mouvement de rattachement, la première édition de l’oeuvre, etc.), mais aussi de nature analytique (est-ce que le manifeste se revendique comme tel ou non, quelle est la source critique qui le déclare comme tel, quelles sont ses caractéristiques qui le rendent éligibles à la base, etc.). L’objectif est d’avoir une vue d’ensemble des manifestes, et d’extraire de ces données des statistiques qui permettront d’éclaircir l’évolution du genre, d’y découvrir de nouveaux éléments (traits discursifs, évolution des supports, des canaux de diffusion et des usages), ainsi que de dégager des pistes pour examiner ses variations au fil des décennies dans un contexte socio-économique changeant. Quelle part le manifeste fait-il à l’individu et au collectif ? A-t-il connu un « âge d’or », comme on le croit souvent ? Où produit-on le plus de manifestes ? Les manifestes sont-ils toujours des textes ? Ce sont là quelques exemples de questions auxquelles Manart offre des éléments de réflexion et de réponse.

Quels développements pour le projet ?

L’ambition primaire est de nourrir la base de données afin qu’elle soit la plus exhaustive possible. A terme, l’équipe prévoit de numériser les éditions originales des manifestes et de développer des approches originales d’investigation et de data-visualization du corpus.

Comment contribuer ?

Un projet comme MANART n’est possible qu’avec l’aide du plus grand nombre. Ainsi toute contribution est-elle la bienvenue.

N’hésitez pas à nous écrire via le menu « Contribuer » pour proposer un manifeste ou suggérer une modification sur une notice existante.

HISTORIQUE DU PROJET

« Je suis par principe contre les manifestes,
mais je suis surtout contre les principes »

Tristan Tzara

« Je tautologue. Je conserve. Je sociologue.
Je manifeste manifestement »

Marcel Broodthaers, Ma Rhétorique, 1966.

Le projet Manart est né en 2012 à l’occasion de la journée d’études à l’EHESS « Le manifeste artistique. Un genre collectif à l’ère de la singularité ». L’idée de créer une base de données regroupant les manifestes artistiques et littéraires produits au XXe siècle, en France et dans le monde entier, a été proposée par Camille Bloomfield. L’équipe s’est alors constituée avec Camille Bloomfield, les deux organisatrices de la journée, Mette Tjell et Viviana Birolli, et l’une des intervenantes, Audrey Ziane, toutes travaillant déjà sur l’histoire et l’évolution du manifeste en art et littérature. 
Depuis, les membres du projet Manart se consacrent à l’alimentation de la base (environ 750 manifestes à ce jour) et au développement de l’outil de consultation en ligne. En accord avec l’esprit de partage et de libre circulation du savoir qui nourrit le projet, celui-ci évolue désormais en lien avec une communauté de chercheurs qui enrichissent la base en fonction de leurs spécialités disciplinaires (bande dessinée, architecture, danse, cinéma, etc.) ou géographies (sous-continent indien, Afrique noire, etc.).
D’abord soutenu par l’équipe Hubert de Phalèse (EA 4400 Ecritures de la modernité, Université Paris 3) et par le CRAL (EHESS), le projet a reçu un financement du LabEx CAP pour la période 2014-2015, qui a permis la conversion et la publication en ligne d’une première version de la base. Il a aussi bénéficié de l’aide du Campus Condorcet, pour l’organisation d’ateliers en 2016-2017, puis du soutien du laboratoire PLEIADE de l’université Sorbonne Paris-Nord et de la structure fédératrice MEDIALECT de la même université.
En 2022, est lancée la quatrième version du site et de la base de données, avec le soutien du CERILAC et de l’Université Paris Cité.

En quelques dates

2012

Journée d’études « Le manifeste artistique: un genre collectif à l’ère de la singularité », 5 avril, (EHESS, Paris).

Première version de la base au format Excel (100 manifestes).

2014

Manart reçoit le soutien du Laboratoire d’Excellence Création Arts Patrimoines (Labex CAP).

Organisation de la journée d’études « Devenirs du manifeste: entre discipline(s) et indiscipline », 6 juin (ULB, Bruxelles), par Camille Bloomfield, Laurence Brogniez et Audrey Ziane.

Parution du numéro « MANIFESTE/S » (Études Littéraires, n°44.3, Université Laval, Québec), sous la direction de Mette Tjell et Viviana Birolli.

Conception de la V1 du site.

2015

750 manifestes répertoriés.

Conversion de la base de données en XML. Publication de la base de données en ligne (V2 du site).

2016

Lancement de la V3 du site.

2016-2017

Ateliers Condorcet : série de 5 séances de séminaire, intitulée “Manart, les manifestes en littérature et en art : le numérique au service d’un corpus transversal” (Campus Condorcet).

2018

Parution du numéro « Devenirs d’un objet indiscipliné : le manifeste à travers les arts » (Itinéraires, 2018-1), sous la direction de Camille Bloomfield et Audrey Ziane.

2022

Organisation du colloque « Le manifeste s’éclate. Révolutions contemporaines du manifeste artistique et littéraire, entre théorie et pratique » par l’équipe du projet.

Lancement de la V4 du site.