
« Manart, les manifestes en littérature et en art »
Un atelier animé par Camille Bloomfield (Université Paris 13/Université Paris 3) ; Viviana Birolli (Université Paris 1/EHESS) ; Mette Tjell (Université de Göteborg/EHESS) ; Audrey Ziane (Université Aix-Marseille, Telemme)
Soutenu par :
- Université Paris 13 Nord (programme « Délivrez-nous du livre », Pléiade),
- Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3 (Thalim),
- EHESS (CRAL),
- Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Hicsa),
- Université de Göteborg (DHN),
- Université Aix-Marseille (Telemme)
Programme détaillé disponible en ligne.
Présentation :
L’atelier fait de la base de données sur les manifestes artistiques et littéraires Manart le point de départ d’un questionnement sur les spécificités du manifeste et les enjeux de son traitement à l’ère des humanités numériques. Par le biais de cinq séances de travail, l’atelier se propose un objectif double :
– d’une part d’enrichir la connaissance critique sur le manifeste, en le réinscrivant tout d’abord dans les recherches sur l’engagement des artistes et écrivains, et sur les discours produits pour dire cet engagement et les programmes associés. Dans la lignée d’un travail entamé en 2013, les séances permettront un élargissement des études sur la question, entre histoire des grandes évolutions du manifeste et études de cas particuliers. Partant des grands repères dans l’histoire du genre (liés aux avant-gardes historiques), un travail de « défrichage » permettra ensuite de se décentrer pour identifier des manifestes moins connus de l’historiographie, soit parce qu’ils appartiennent à une sphère géographique considérée comme périphérique (Scandinavie, sous-continent indien…), soit parce qu’ils ne se rattachent pas facilement à une discipline traditionnelle du genre (littérature, peinture). En effet, l’une des forces du manifeste est qu’il apparaît désormais autant « dans le livre » qu’« hors du livre » : performances, œuvres sonores, installation d’art contemporain ou même d’ateliers d’artistes (« manifestes in situ »), et bien sûr textes numériques vouées à une diffusion exclusivement électronique… Le défrichage se fera donc aussi sous un angle transdisciplinaire.
– d’autre part, les ateliers se proposent d’accompagner une réflexion méthodologique sur l’utilisation du numérique pour le traitement d’un corpus patrimonial protéiforme. Conçue pour permettre aux chercheurs de conduire des recherches qualitatives et quantitatives, la base Manart est à l’origine d’une méthodologie de travail originale, ouvrant à terme sur la visualisation de données et la construction d’une histoire visuelle du manifeste. Outil collaboratif, Manart s’inscrit aussi dans le mouvement de l’open access (pour une mise à disposition des données de la recherche). Les ateliers seront l’occasion d’identifier des « bonnes pratiques », en nouant un dialogue avec les porteurs d’autres projets plus aboutis sur des corpus similaires et les conservateurs travaillant dans la même direction, pour viser, selon l’expression de Jérôme David, non plus la production d’un “big data”, mais plutôt celle d’un “smart data” – où la numérisation de textes n’est pas une fin en soi mais la première étape d’un travail fin de valorisation des collections existantes.